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Les avances des arriérés

Des gestes de la raison peuvent parfois bien ressembler le comportement d'un être peu élevé. Mais la source et les motives sont totalement différentes. Des sauvages sont partie de la nature, ils se répandent dans l'environnement comme la moisissure, le virus, ou la diffusion d'une matière dans l'autre. Au contraire, la raison est opposé à la nature comme un sujet actif, qui a pour son objectif principal l'assimilation et non pas la prolifération. Il n'y a pas de but de saisir, s'approprier, consommer une chose ; il s'agit plutôt de la faire généralement accessible, sublimer, cultiver. En établissant des nouveaux appuis pour la croissance et le développement. La créativité contre la démolition.

Un sauvage attrape tout ce qui lui tombe sous la main, le traîne dans sa tanière, l'échange avec des autres sauvages... Quand il faut trouver une autre habitation, les environs son déjà pillés et mutilés, et on doit tout relever ou refaire. Toujours chercher le perdu. Ainsi les sauvages dilapident soi même.

La raison agit différemment. L'assimilation d'un monde nouveau commence par implantation, le transfert progressif des modes raisonnable de vie sur les endroits peu convenable. Cela n'est point du pillage, mais au contraire, de l'aménagement, l'exportation de la raison. Il est plus important de donner qu'enlever. Oui, c'est plus difficile, lente et coûteux. Pourtant, on va faire le monde beaucoup plus libre, sans des barrages et frontières.

Quand les européens s'ont jetés sur des autres continents, c'est l'esprit de lucre qui les guidait : parvenir vite, marquer un terrain, écarter les autres... Des propos culturelles ? Absolument pas. L'exploration comme un sous-produit, le moyen de pillage. Rien à donner, rien à développer ; au contraire, profiter de la conservation de l'arriération et obvier au progrès. Si la culture européenne s'infiltre quand même danse les colonies, ce n'est qu'une mesure forcée, à servir le but de consolider le pouvoir et accélérer le taux de pillage. Le futur va voir des guerres de rapine avec des brigands rivaux ; puis, des guerres des pillards locales avec les métropoles ; ensuite, la lutte de la partie cultivée des autochtones pour le droit de prendre part au pillage continu de leur patrie ; et plus tard, des guerres intestines des anciennes colonies pour la redistribution de ce qui reste encore du valable, des réclamations contre l'Europe et l'envie des indemnités.

Aujourd'hui, le même se déploie dans les dimensions cosmiques. Il y a des projets scientifiques, des considérations sur des pas préparatifs pour créer de nouveaux habitats... Mais la ligne principale est à atteindre vite, usurper, monter un système de défense contre des autre envahisseurs. On va prospecter les ressources naturelles et les drainer avant que des autre sauront s'approprier sa part. Des études scientifiques ne sont qu'une mesure forcée, frais généraux. La science est toujours financée au titre des profits attendus. Ou, parfois, des largesses, de la satiété, pendant que le bête ne digère pas encore la proie.

Pour un exemple du jour, les plans de peupler Mars. Beaucoup de propositions. Mais toujours à achever la surface, avec des bases habitées. Est-il raisonnable ? Pas trop. Une assimilation persistante de Mars implique les lignes de communication sûres et fiables avec la Terre, des chaînes logistiques en deux directions, des moyens de travail collectif. Il serait plus logiques de commencer avec des stations orbitales comme une sorte de relais entre la surface et la Terre. Il faut avoir un réseaux des satellites de communication pour fournir l'Internet martial en tout coin de la surface, avec des appels jusqu'à la Terre par des centres orbitaux de relais. Un réseaux de stations automatiques sur la surface pourraient servir au même but. Les stations orbitales sont à accueillir des frets arrivants de la Terre, accumuler les stocks, les fournissant localement sur la surface par demande. De la même manière, les matériels provenant de la surface seront accumulés en orbite pour les expédier vers la Terre avec un cargo régulier. Il n'y a aucun besoin de la présence vive pour tout cela. Un humain vient où il y a déjà une infrastructure bien développée, à s'occuper des problèmes de l'aménagement spécifiquement humain. Quand même, par la même logique, rien nous oblige à une descente immédiate sur la surface : on pourrait bien commencer avec une présence orbitale, en changeant les quarts régulièrement. Ce serait bien naturel de choisir des itinéraires spéciaux, plus courts, pour la transportation des humains. Les ressource additionnelles pour ce rendre possible seraient amassées en dépôts orbitaux par plusieurs vols réguliers des navettes automatiques par des routes plus économes, bien que plus longues. Cela n'est pas si triomphal que l'élan de salir le plancher martien dès la première charge. Pourtant, c'est plus tranquille, durable, sûr et sécurisé. Des stations automatiques et des transports non habités sont beaucoup moins chers, et il serait plus facile d'organiser le trafic régulier de frets. Mais les pillards terrestres voudraient plutôt s'emparer effrontément d'un lopin de surface martienne, s'en réservant le monopole. Alors, si on perde une centaine, une mille, ou même quelques millions de pailleteurs suicidaires, qui s'en soucie ? Ils s'engagent pour l'argent, et c'est entièrement à leur de poser leur vies sur l'autel de profits du patron. Avec le même avenir des guerres, de la libération des colonies, de la vie de la métropole renversée... Mais qui y aurait un moindre pensée, avec le carotte justement là, à un pouce du nez de l'âne !

Bien sûr, la raison ne peut jamais être totalement exterminée dans l'Univers. Pourtant, on voudrait fort parfois que la nature anéantisse le plus vite possible ces bêtes sans raison qui ont plus qu'assez souillé la Terre et abordent aujourd'hui le bien-être des autres planètes. Il semble que ils n'ont pas aucune chance de trouver un sortie réelle de l'impasse.


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